« T'as vraiment un caractère de merde, t'es chiante putain ! »

Voila ce qui revient le plus souvent lorsque l'on parle de moi, de ma façon d'être, de mon caractère tout simplement. Je n'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de facile à vivre, depuis mon plus jeune âge, je sais ce que je veux, et je ne lâche jamais l'affaire. Je suis têtue comme une mule ce qui me pousse souvent au conflit, mais c'est dans mon caractère et je ne peux pas agir autrement, c'est plus fort que moi, c'est dans mon sang. Je suis tenace, et je me donne à fond dans tout ce que j'entreprend et c'est une de mes plus grandes qualités. Je suis incapable d'abandonner ce qui me tient à cœur. Je sais être à l'écoute des autres et même si parfois mes conseils ne sont pas les meilleurs je fais de mon mieux pour faire part de mes expériences ou pour trouver les bons mots.
Je ne suis pas du genre à montrer les faiblesses, j'aime que l'on me voit comme une femme forte et indépendante qui n'a pas besoin qu'on la couve. Je suis une grande fille et je sais ce que je veux faire de ma vie. La pitié des autres, non merci.
J'ai un côté un peu possessif, et la jalousie n'aide pas, c'est pour cette raison que j'évite de m'attacher que ce soit en amitié mais surtout en amour.
Mes amis passent avant tout, je pourrais tout faire pour eux, sauf me jeter d'un pont peut être. Je sais dire non sans aucun problème. Je gère très bien la pression et les disputes, mais je vous avoue qu'il m'arrive parfois de craquer le soir, à cause de la fatigue.
Je ne suis pas hyperactive mais je suis incapable de rester calme et sans bouger pendant trop longtemps. J'ai besoin de courir partout, c'est un moyen pour décompresser et ne pas laisser le stress s'emparer de moi.
Je déteste les mensonges même s'il m'arrive parfois de falsifier la vérité pour mes besoins, mais j'ai toujours été franche, voir blessante. La vérité n'est pas toujours bonne à dire. Je dirai que je manque de tact et de délicatesse. J'y travaille, j'y travaille. Mais je suis comme je suis et jamais je ne changerai pour personne.

J'avais cinq ans lorsque j'ai commencé à faire mes petits articles. Je ne savais pas encore bien écrire mais j'avais mon petit code. A force de voir les journalistes à la télévision, j'avais décidé d'en devenir une moi aussi. J'étais encore très jeune, mais déjà pleine d'ambition. J'allais voir mes parents et leur posait des questions comme une petite reporter. Ils riaient toujours. Je ne sais pas s'ils me trouvaient mignonne ou bien s'ils se moquaient de moi. Peu importe. Ils n'avaient pas leur mot à dire. Enfant, mon caractère n'était déjà pas facile et je me suis encore plus endurcie avec les années.
Je n'ai jamais manqué de rien, nous vivions dans une petite maison dans la capital. Je ne sortais pas jouer au parc l'après midi, je restait devant les informations. En grandissant, ma passion ne s'est pas éteinte, bien au contraire. Au collège j'ai fait parti du journal de l'école et je me faisais un plaisir de cavaler à droite, à gauche pour avoir des informations et écrire de petits articles. J'avais du mal à me faire des amis puisque je passais la plupart de mon temps le nez fourré dans mes cahiers de notes. Je n'étais pas timide au contraire, mais je ne restais jamais assez longtemps avec les même personne pour que nous puissions devenir les meilleurs amis du monde. Je devais me douter que l'attachement était mauvais !

Au lycée, je n'ai pas lâché l'affaire, j'ai aussi fait parti du journal de l'école. Etant plus âgée, les choses devenaient de plus en plus intéressante. En revanche, j'ai fait l'effort d'aller vers les autres, de ne pas me renfermer. J'avais besoin d'avoir des gens autour de moi, je ne pourrais jamais réussir si je n'avais pas un minimum de soutien. Je me suis enfin ouverte à des inconnus pour la première fois et j'avoue que se confier peut parfois faire un bien fou. Chez moi les choses ne se passaient pas très bien, mes parents ne faisaient que se disputer et je finissais par passer plus de temps chez mes amis que dans ma propre maison. Je crois que c'est ce qui m'a permis d'être devenu aussi autonome en peu de temps. Comme toutes les filles de mon âge je suis tombé amoureuse, d'un idiot, mais ça, je ne le savais pas encore. Il m'a blessé en sortant avec d'autres filles en même temps que moi. Banal, quand on y pense. Pour ne plus y pense je me suis donner à fond dans mes révisions pour avoir mon diplôme.

Je n'avais même pas de question à me poser pour mon avenir, il était tout tracé dans ma tête. Je me suis inscrite dans une école de journalisme, et j'ai très rapidement fait mes preuves. Je ne vivais presque que pour ça. C'était un moyen de m'évader, et j'étais surtout très fière de surpasser les autres élèves. J'ai eu le droit à une bourse, il était hors de question que mes parents paient mes études. Je voulais me débrouiller seule, montrer de quoi j'étais capable. J'ai fait un stage avec un journaliste, nous étions à Incheon, ce fameux jour, ou le meurtre a eu lieu. Nous discutions sur la plage lorsque le mouvement de panique s'est crée. Ce fut un sacré coup médiatique, mais rien de bien rassurant. Les meurtres, tout ça, j'ai beau être courageuse, je n'en suis pas moins invincible, et je déteste ce genre de chose. La police nous a posé des questions mais je ne pouvais pas dire grand chose. Je n'avais absolument rien vu, ni entendu.
Ce n'était pas si simple que ça, les vidéos qui ont suivi m'ont laissé sans voix. Nous avons fait un article ensemble, mais jamais personne n'a retrouvé le/les coupables. C'est une chose qui me travaille. A la fin de mon stage, j'avais vingt ans. J'ai déménagé à Incheon pour trouver un boulot dans une agence. Je ne voulais pas lâcher le morceau. Depuis deux ans je travail sur ces histoires de meurtre dans mon coin. Je n'en parle pas à mon patron qui me mettrait sûrement à la porte s'il se doutait de quelque chose. Je trouverai. Un jour je trouverai le coupable et je ferai les premières pages de tous les journaux. Je suis douée. Vraiment douée.

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