19 mai, Los Angeles. En ce beau jour d'été vient au monde un ange. Appelé Seo Yeong par son père et Serena par sa mère, l'enfant sera métissé. Moitié américain, moitié coréen. Pour faire simple, je suis née aux Etats-Unis dans les années 91. Mon père est Américain et ma mère Coréenne. Elle vivait depuis peu dans ce pays avant de rencontrer cet homme et d'avoir le coup de foudre. l'amour fou. Et de cet union je naquis. Quoi de plus banal hein ? Combien y a-t-il de naissance dans le monde ? Suffisamment pour que la mienne soit inexistante. De plus, il y a eu celle de ma soeur deux mois plus tôt. Rien que dans l'hôpital où j'étais, il devait y avoir une dizaine de bébés. Fin bref. Tout ça pour dire, qu'à part ma famille, tout le monde se fiche de ma date de naissance ou bien même de ce jour. Même quand vos parents sont riches à souhait, qu'ils vivent dans un palace aux alentours de la ville, que mon père fait partit du PDG ou que ma mère soit fille d'une grand lignée de chef d'entreprise. On s'en fou de ça. Ce n'est pas la vie de mes parents mais bien la mienne. Sachant où elle a commencée, cette dernière continue toujours d'avancer. Quelques mois au compteur et je suis déjà une vraie pile. Les mots ne me sorte peut-être pas, mes jambes refusent de me porter, ma tête est trop lourde mais ma voix porte super bien. Des caprices à répétitions, des sanglots sans abstraction. Ils en ont vu des vertes et des pas mûrs, jusqu'à mes un ans et quelques mois. Où j'ai su parler et marcher. Là par contre, fallait constamment me suivre, être derrière moi. Que ce soit la vaisselle, les vases, les chaises, les jouets, rien ne pouvait rester intact avec moi. Même pas les animaux qui prenaient peur. J'avais maintenant cinq ans. Je suis une fille dégourdie, vive et pleins de ressource. Je grimpe de partout, les escaliers, les arbres, les voitures. Mon père tentait de me faire comprendre que c'était mal, comme quand les garçons soulèvent les jupes des filles à l'école. Ma mère voulait m'apprendre pleins de trucs, dessiner correctement, me faire mon déjeuner. Mais non, je préférai jouer avec les autres enfants. Casse cou comme casse c*uilles, ils n'ont jamais réussit à faire de moi la petite fille modèle dont ils avaient tant rêvé. Puis mon père fut muté. Incheon. La Corée. Loin de mon Los Angeles. Loin de mes amis. Loin de mes repères.

En arrivant dans ce nouveau pays, on peut dire que je l'ai haïs. Je devais avoir une dizaine d'années. Une petite fille pourrie gâtée, trop sur d'elle et capricieuse. Finalement j'ai changé de chemin. Au collège c'était la débandade. Bêtises sur bêtises, bagarres sur bagarres, insultes sur insultes, renvois sur renvois. Oui, ça pourrait faire assez bizarre pour une petite fille comme moi. Et tout cela en inquiétant mes parents quant à mon avenir. "votre enfant est perturbant." Non, je suis perturbée, nuance. Je n'aimais pas vivre à Séoul, je parlais à peine Coréen. Si si, ma mère me l'avait apprit mais je n'ai jamais mis du coeur à l'ouvrage. En ce jour, je regrette d'avoir fait le clown. Seul mon anglais est bon, d'ailleurs je l'emploie souvent pour parler aux gens. Enfin, les interpeller la plus part du temps. Mais ça, c'était durant le collège! J'ai grandie. Bon, j'étais pas mieux au lycée mais je savais parler. Même un peu trop. Mes amis n'étaient pas digne de confiance, je traînais avec la pire bande. L'américaine, c'est ainsi qu'ils me surnommaient mais ils m'appréciaient au moins. Du moins, j'y croyais. Le jour où j'ai commencé cette bêtise, on peut dire que ma vie a changé. Serena est devenue grande, Serena est devenue perdante. La drogue. Une grosse connerie qu'un débile profond a inventé. Pourquoi on se drogue ? Pourquoi me suis-je droguée ? Ah oui ... parce que ma vie en Corée ne me plaisait pas. Tout ces asiatiques qui parlent le chinois, ça m'énervait tellement que j'ai préféré fuir. Fuir dans un monde de délire, de bien être mais aussi de mal. Mal de la dépendance, mal de cette douleur irritante. Je sombrais, je ne pouvais plus m'en passer. Mais ce n'était que des gélules quelconque. J'aurai dû m'en tenir à ça, plutôt que chercher du renouveau. Mal-grès tout ça, son oncle a toujours été là. Bizarrement, elle ne le considérait pas du tout comme un simple membre de sa famille ou encore son oncle. On peut dire qu'il était tout pour elle. Elle trouvait même ça injuste.. Injuste que ce ne soit que son oncle, et pas son père, qui aurait toujours été là pour elle, contrairement à son vrai père. oui, parce qu'il était au courant pour la drogue et tout le reste, c'est vrai qu'il n'était pas d'accord, mais lui au moins, m'a soutenue durant cette période difficile.

Saviez-vous ce que cela fait de voir une feuille blanche avec écrit 'séropositive' dessus ? ça vous choc. Vous n'y croyez pas. Cela n'arrive qu'aux autres, pourquoi à moi? Qu'ai-je fais de mal ? Les seringues, l'estaxy, la cocaïne. Toutes ces bêtises qui vous détruit. Cet enfoiré était malade. Je suis malade. Quand vais-je mourir ? Je l'ignore mais ma vie ne tient plus qu'à un fil. Non, plusieurs fils. Je ne suis qu'une séropositive au VIH, je n'ai pas le Sida. Au fond, je me réconforte de cette pensée mais je sais qu'un jour, elle ne servira plus à rien.

Alors je joue un jeu, je construis une vie sans appuies. Ado modèle le jour, toujours la tête dans ses bouquins, élégante, pointilleuse. Ado fêtarde la nuit, rêne de la discothèque, belle, grande. Cette double vie me convient. Mais elles sont différentes de la vrai, celle où je suis une pauvre condamnée. Vous savez quoi. Le jour où mes parents on su que je me droguais, ils ont de suite fait des tests, ils m'ont même envoyé dans un centre pour faire une cure. Aujourd'hui ils pensent que je vais bien. Que la drogue n'est plus un soutiens. Mais ma maladie me détruit. Où est le pour et le contre ? ça n'a plus de sens. Je ne fais que vivre une vie irréelle, une vie qui n'a pas lieu d'être. Alors je me montre égoïste, possessive. Je veux avoir le meilleur avant le jour j. Mais si les autres savaient la vérité, ils vont me fuir. Qui n'aurait pas peur d'une malade comme moi? Personne ne veut choper la même chose que moi. Même s'ils pensent que je suis une bosseuse, une travailleuse, une étudiante normale. Dieu a fait l'homme à son image, mais les images ne sont jamais parfaites. Advienne que pourra, alors il pourra advenir ce qu'il adviendra. Pour le moment je profite, jonglant entre deux vies qui auraient pu être les miennes. Celle d'une étudiante en mannequinat ou celle d'une adolescente victime d'illusions. D'ailleurs, pourquoi le mannequinat ? Seulement parce que c'est la seule chose qui me reste ici. Un jour je serais une personne mondialement connue. Ainsi, je pourrai prouver que toutes les personnes qui ont déjà goutées à la drogue ne sont pas forcément folles.

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